Comprendre l'agriculture haïtienne

 Partant de la localisation des secteurs d’activités économiques, des économistes affirment que l’économie haïtienne a été presque à la solde de l'agriculture, pendant longtemps. Elle était considérée comme le principal moteur de l’économie haïtienne. Au début du XIXème siècle, elle représentait près de 95 % du PIB, expliquent plusieurs auteurs dont Bénédique Paul et Alix Daméus en 2014. Plus près de nous, au XXème siècle, la production agricole valait à lui seule presque la moitié du PIB, soit 40 % de celui-ci, la plus grande part des PIBs par secteur d’activité. Tandis qu’au XXIème siècle, ce même secteur d’activité ne représente qu'une fraction dans l'économie nationale, soit près d'un quart du PIB et le secteur tertiaire représente près de 50  %  du PIB, d’après les données de la Banque Mondiale.


De tel constat pousse Bénédique Paul et Alix Daméus a parlé du processus de la tertiairisation de l’économie haïtienne. Les auteurs veulent expliquer que l'économie change de sens. Elle tend surtout vers le secteur des services. Pour les auteurs, l’incompréhension est que : des expériences montrent que la tertiarisation d’une économie va de pair avec le développement des pays, donc une mutation positive des modes de vies des individus dans une société. Dans le cas d’Haïti, l’économie est tertiarisée alors que le pays n’a pas connu un développement réel. C’est pourquoi les auteurs poursuivent pour dire qu’il leur manque une explication scientifiquement valable sur le plan international pour pouvoir expliquer un tel phénomène dans l’économie haïtienne.


La chute de l’agriculture haïtienne, en prenant pour point de repère les années 60, pourrait se référer à quatre paramètres fondamentales. La première paramètre est que Haïti était plus rural qu’urbain. Maintenant on assiste à une tendance presque inverse en raison de l’enfermement du rural haïtien dans le sens de Claude Souffrant. Toutefois les paysans pratiquaient et dépendaient généralement de l'agriculture, la tendance inverse diminuait le nombre de bras dont disposait l’agriculture. La deuxième paramètre se réfère à l’épuisement des sols et aux contraintes environnementales. Cela suppose que les sols étaient plus productifs qu’aujourd'hui par rapport au nombre d'années d'activités agricoles réalisées sur les terres, au phénomène de la dégradation des sols, au changement climatique, etc. La troisième paramètre se rapporte à l’absence du progrès technologique et/ou à l’absence de l’intégration des éléments de la modernité dans l’agriculture haïtienne. Pour cela il faut sortir tant dans du populisme idéologique que dans du populisme méthodologique, dans la logique de Sardan. La dernière paramètre est enfin associée au rapport de force qui régit la société internationale.


Population et agriculture

Des données disponibles prouvent que la population des exploitants agricoles diminue constamment. Mais, la population agricole reste encore supérieure par rapport à la population des autres secteurs d’activités. Cependant il existe une controverse dans la statistique agricole du pays. Le Ministère de l'agriculture dans sa dernière enquête révèle que la population des exploitants agricoles est estimée à un million sur près de 4 millions des personnes actives des 12 millions habitants, soit 60 % de la population active. Contrairement au ministère de l’agriculture, la Banque Mondiale estime que cette population ne représente que 50 % de la population active.


En dehors du nombre des exploitants agricoles, pour la Banque Mondiale, la taille des exploitations agricoles est aussi importante dans la problématique agricole. Elle appuie particulièrement sur cet aspect pour parler de l’inefficacité de l’agriculture haïtienne. Il est vrai que le Taiwan a fait une révolution agricole avec de parcelles qui varient entre 0,2 à 2 ha en 1949, mais cela reste une exception. Selon les recensements du Ministère de l’agriculture, 73 % des exploitations agricoles recensées dans le pays ont une surface agricole utile (SAU) moins que d'un carreau de terre, soit moins que 1,29 hectare. Les exploitations sont des petites activités de subsistance (minifundia). Ce système de production n’est pas propre à Haïti. C’est pourquoi l’international à travers le programme d’ajustement structurel (PAS) promeut le « Latifundia » (de parcelle de 30 à 50 ha). Une approche qui exige de grandes technologies. Pour faire fonctionner ces types d’exploitation agricole, un fort capital financier est nécessaire. Pour ces raisons, certains pensent que c’est une stratégie de l’impérialisme pour exclure les paysans dans l’agriculture et la remettre à la bourgeoisie. En Haïti, le problème est que nous avons une bourgeoisie rachitique qui n'abandonnera pas les activités à grands profits en ville pour investir l’agriculture. Donc, puisqu’on ne met pas en place un mécanisme permettant aux paysans de s’associer et obtenir des financements réels pour passer de minifundia au latifundia, le PAS paraît comme une stratégie pour poursuivre l’anéantissement de l’agriculture paysanne.


Le PIB agricole haïtien est calculé en fonction de la production des filières de la sylviculture, de l’élevage, de la pêche, etc. Pour un million exploitations agricoles qui sont enregistrées par le Ministère de l’agriculture, l'essentiel de ces exploitations est fait d'une association de plusieurs cultures et de l'élevage. Généralement, les exploitants ne se sont pas faits spécialisés dans une production précise. Ils font les activités de production qu’avec des matériels rudimentaires et les pratiques se reposent grandement sur la tradition. Malgré qu’il s’agit des minifundia, une agriculture traditionnelle, la Banque Mondiale croit que, dans l'ensemble, les producteurs locaux offrent près de 45 à 50 % des produits alimentaires consommés dans le pays et, près de 55% des produits alimentaires viennent des producteurs agricoles étrangers. 


Ces chiffres montrent, malgré sa faiblesse, l’importance et de quoi est capable l’agriculture paysanne dans le pays. Par contre, il me semble que ces données ne correspondent pas à la réalité de la consommation des ménages. Dans la vie quotidienne des ménages, des observations montrent que dans les assiettes des masses populaires, les produits alimentaires locaux n’ont presque plus. Ces produits sont surtout remarqués chez les plus aisés, alors que les moins aisés sont majoritaires dans le pays. Dans les quartiers populaires, les centres urbains, les villes, même dans le milieu rural, on consomme le riz, le maïs, le spaghetti, la viande de poulet, le salami, le hot dog, les harengs, le blé, le sucre, les poissons, les bananes, les œufs, les légumes, les pois, la farine, l’huile, etc. Ils sont généralement des produits importés.

 

La dépendance alimentaire du pays est donc très forte. On importe entre 17 à 20 fois plus de produits agroalimentaires que ceux dont on exporte, selon les données disponibles. Entre 2015 et 2017, les principales exportations d’Haïti sont pour la plus part des mangues, du café, du cacao et du vétiver selon des informations tirées du journal Le Nouvelliste. Tandis que, les principaux produits importés en Haïti pendant la même période sont des produits agroalimentaires. Il s’agit entres autres du riz, du maïs, du lait, du blé et de la viande, a-t-on lu dans un article du même quotidien. En dehors du rapport de quantité déséquilibré entre import et export, la nature des produits échangés sert des indicateurs pour analyser la force ou la faiblesse du pays dans les relations internationales. Les quelques produits exportés par Haïti sont des produits pour alimenter l’industrie agroalimentaire internationale en matières premières. Or les produits importés par Haïti sont des produits de première nécessité, ce qui sont nécessaires pour satisfaire un besoin primaire, imminent dans les communautés, celui de nourrir.


Dans la société internationale, d’un point de vue économique et du développement, « les rapports interétatiques s’articulent avant tout autour d’un réseau de communautés d’intérêts économiques et commerciaux qui constituent les armes de la paix », suivant la logique de Carreau, Flory et Juillard. Haïti, membre de ce réseau devrait capable de faire valoir ses multiples intérêts. Mais le déficit alimentaire de ce pays constitue un des facteurs qui le rend de plus en plus faible dans cette société dite internationale. Toutefois dans la perspective de Raymond Aron, sociologue des relations internationales, les jonctions entre les sujets internationaux sont un enchaînement de rapports de forces, Haïti est peu capable de traiter égale à égale avec les autres sujets. Par exemple, très facile les puissances agroalimentaires peuvent imposer des restrictions fondées ou non aux moindres produits haïtiens, comme elles le faisaient les années 1990, or inversement Haïti est incapable de refuser leurs siens parce que le ventre de la population dépend en grande partie des producteurs internationaux.


Haïtiens : consommateurs ou financeurs des producteurs étrangers ? 

Les Haïtiens sont à la fois consommateurs et financeurs des producteurs étrangers. Ils disposent de l’argent aux profit des producteurs étrangers, donc ils financent l’économie ailleurs au détriment de l’économie nationale sans le vouloir. D’une exploitation des ressources monétaires nationales, l’exploitation est faite autrement mais égale à celle de l’esclavage d’autre fois. L’exploitation devient classique. La nuance est que, de l’esclavage d’antan, la colonie produit gratuitement pour la métropole sous des contraintes physiques et psychologiques, maintenant les « pays développés à économie de marché (PEDM) » produisent pour les pays en voie de développement (PVD), en leur dépossédant de leurs ressources monétaires. La formule est que dans la colonie tout pour et par la métropole, au temps moderne, tous les ressources monétaires des PVD partent vers les PDEM.


Disposé de 1770 km de côtes, la pêche est l’une des activités potentielles du pays, mais non encore exploité. Jusqu’ici les connaissances de la pêche maritime se transmettent de génération en génération de manière traditionnelle. On n’a pas d’écoles d’apprentissage maritimes qui délivrent des livrets spécialisés de pêche dans le pays.


La pêche maritime et les exploitations continentales ne couvrent dans l’ensemble que moins d'un quart de la consommation globale de poissons. Elles ne répondent pas à la demande de la consommation globale. Seulement 157 tonnes de poissons sont récoltés par an. Plus que 70 % des poissons consommés dans le pays chaque année sont des produits importés. Il s’agit de la conséquence de la non modernisation de la pêche maritime et la protection des côtes. Alors qu’une révolution de la pêche maritime est connue depuis le Moyen Age dans d’autres pays. Ici, la filière de la pêche maritime n'est pas encore développée : ce sont des activités à petite échelle. Une pêche artisanale a encore lieu dans la presqu'île d’Haïti. On n’a pas une industrie maritime dans le pays. 


Les habitants des zones côtières ne s’occupent pas presque de la pêche, pour diverses raisons. Par exemple à Aquin du sud, beaucoup des anciens pécheurs s’adonnent aux autres activités, précisément le commerce des produits alimentaires, informations obtenues lors d’une sortie académique dans le cadre du cours ressources halieutiques et côtières lorsque j’ai été encore étudiant. Pour certains, un tel phénomène se révèle de l’effet du deuxième plan néolibéral avec le de développement de la Micro finance dans le pays. Pour d’autres, l’abandon de la pêche est la conséquence de l’absence de la technologie, des moyens nécessaires pour faire l’activité, de l’érosion côtière.


Il n’est pas différent pour les autres filières agricoles haïtienne. Les importations des produits forestiers en Haïti se lèvent à des millions de dollars américains tous les ans, selon les données de la FAO. Or des projets de création de forêts de production et de peuplement commercial pourraient être envisagés dans le pays. Chez les menuisiers haïtiens, actuellement beaucoup de meubles sont faites surtout des bois importés, très souvent du Brésil. Les scieurs haïtiens et propriétaires des lots boisés se trouvent en concurrence directe avec les grands exploitants de bois étrangers. Pourtant, les scieurs haïtiens utilisent des moyens artisanaux pour produire et ceux des étrangers utilisent de la grande technologie pour produire eux-mêmes. En plus, les propriétaires des lots boisés étrangers s’investissent dans de projets de plantation de grande envergure contrairement aux exploitants locaux. Ces paysans haïtiens ne peuvent pas résister face aux grands exploitants étrangers ; certains d’entre eux (scieurs, propriétaire de bois) laissent l’activité et partent vers les villes, pour travailler dans les industries textiles ou autres. 


En bref, des prolétaires sont recrutés dans la classe des paysans. Une telle situation a été décrite par Max. Également, bon nombre de paysans se trouvent engendrer dans la crise alimentaire, la misère et la pauvreté. Admettons l’idée selon laquelle, toutes utilisations des moyens artisanaux dans la production se référent au sous-développement et, des moyens technologiques au développement ; l’avancement de quelques pays provoque donc des crises profondes dans d’autres sociétés.


Haïti et sa géographie agricole

La dimension géographique du pays, c’est-a-dire sa superficie, ne convient nullement au type de pays essentiellement agricole, selon docteur Bouchereau, ancien cadre du ministère de l’économie et des finances haïtien, dans une interview accordée à la radio télé Storm, le 29 décembre 2021, à l’émission « Ayiti reveye ». Il dit avoir cité les Allemands : seulement les pays qui ont une vaste étendue de terre est l’archétype d’un pays essentiellement agricole. Pour 27750 Km2, si on tient compte de l’évolution de la croissance démographique et celle de la croissance du développement des autres activités, par rapport à cette surface restreinte, il n’y aura presque plus d’espace pour l’agriculture à l’avenir. Et de fait, la réalité actuelle de l’extension des villes peut l’indiquer. Il y a des espaces à vocation agricole dans le pays, cependant ils sont voués à l’habitation des hommes, par exemple. Certains peuvent évoquer le problème de l’aménagement du territoire. Mais même si le territoire aurait été aménagé, en quoi cela expliquerait une augmentation de la dimension du territoire ou un changement de comportement des citoyens ? 


La géographie agricole du monde caractérise la production et le mode de production agricole du monde en deux pôles opposés, à la manière dont le monde est bipolarisé entre pays du Sud et pays du Nord. Les disponibilités et les modes d’exploitation des terres dans le monde sont différents d’un pays à l’autre ou d’une région à l’autre. Les zones d’agricultures intensives se référent généralement aux pays du Nord, de grande rentabilités sont faites, sous de fortes conditions technologiques, et l’inverse pour les pays du Sud. Haïti est non seulement fait partie des pays du Sud mais aussi au point de vue topographique et climatique, sa réalité est difficile. Tellement difficile, seulement un petit reste de paysans qui n’a pas d’autres alternatives se sacrifient eux-mêmes, en vue de garantir sa survie grâce aux activités agricoles. En considérant les conditions de travail des agriculteurs-paysans, l’agriculture continue d’être un activité pénible en Haïti. Le modèle agriculture pratiqué en Haïti ne tient pas en compte l’humanisation de la condition de travail des agriculteurs et des travailleurs agricoles.


Certaines réalités, particulièrement les réalités topographiques du pays, obligent que les activités agricoles résultent d’une activité de subsistance. De fait, une agriculture familiale de montagne est pratiquée dans le pays jusqu’au 80 %, par rapport à la configuration topographique et environnementale du pays. Avec 80 % de montagne, la majorité des terres ne sont pas accessibles aux engins agricoles. Les opérations agricoles ou autres activités dans la production deviennent complexes. Il est incontestable que c'est de manière artisanale que les agriculteurs-paysans fassent généralement les opérations agricoles. Ces terres sont presque considérées comme non cultivables. Alors que, la faible quantité des terres qui sont facile à exploiter ne sont pas mises en valeur. 


Dénommée terre montagneuse, elle est dominée par les montagnes qui représentent les trois quart de sa superficie et la hauteur moyenne des montagnes est de 180 mètres environ. Or, les plaines ne représentent que 1/5 du territoire. Les terres cultivables s'élèvent à 650 000 ha, selon le bulletin statistique, repris René Laroche. Cependant d'autres parlent d'un million d'hectare de terre, d’après le même auteur. Mais la Banque Mondiale, en 2020, estime que 30,8 % du territoire sont des terres arabes, tandis que seulement 20 % de la superficie du territoire sont cultivées et 4,3 % des terres agricoles sont irriguées dans le pays.


Ces réalités ne sont pas exclusives à Haïti, mais plutôt des réalités planétaires. Dans le monde, une faible proportion de terres émergées est cultivée, soit environ 22 %. La non exploitation est caractérisée par la faute d’aménagement et accès à l’eau douce qui est indispensable à l’irrigation des terres, c’est la réalité des pays du Sud, souligne l’Ecole Management Grenoble en 2012.


Haïti est configuré d'un climat varié d'une zone à une autre. Ainsi deux grandes tendances sont dégagées à savoir une zone humide dans certaines régions du pays avec des endroits arides distribués un peu partout dans ces régions dites humides ; et des zones montagneuses humides. Cependant les zones à climat arides couvrent près de 60 % du territoire, tandis que les zones humides et les mornes d'altitudes représentent chacune d'eux 19 % du territoire. Les espaces se sont répartis en montagnes humide d'une superficie près de 37 %;  des zones sèches agricoles de 26 %; des zones plaines à culture unique de 12 %; et des espaces agro-pastorales semi-humide de 6 % du territoire, selon les données d’atlas agricoles d'Haïti. 


La configuration pluviométrique d’une région est le résultat des activités hydrologiques et climatiques. Le problème de l’accessibilité de l'eau n'est pas seulement associé à la configuration topographique mais aussi ayant rapport aux variations climatiques. En Haïti, les courbes isohyètes n'expriment qu'une pluviométrie maximale inférieure à 4000 millimètres de pluie chaque année, encore données d’atlas agricoles d'Haïti. Les variations climatiques perturbent le cycle hydrologique, la pluviométrie n'est pas régulière, alors que l'agriculture haïtienne est dépendante de la précipitation ; et 60 % du territoire constitue des zones arides. Et, seulement 10 % des exploitations agricoles sont accessibles à l'irrigation, rapporte le Ministère de l’agriculture.


Faute de développement, une agriculture qui est fortement tributaire des précipitations, semi-archaïque et qui ne prenne pas en compte la technologie et les progrès techniques est pratiquée.


Les contraintes environnementales de l'agriculture haïtienne

Des facteurs anthropiques internes affectent la productivité agricole haïtienne. C'est le cas du phénomène de la déforestation accélérée, l'une des causes à la base du phénomène de l'érosion. D'après les estimations du Ministère de l'environnement haïtien, en 2015, 37 millions de tonnes métriques des terres agricoles sont perdues, soit 15 TM/ha/an. L’un des effets de l’érosion est la réduction de la fertilité des sols et indirectement la productivité agricole. Un phénomène qui affecte la surface des terres cultivables. Si la surface agricole utile (SAU) a été fortement élevée dans le temps, elle n’est plus la même. Ces données montrent la fragilité des terres cultivables dans le pays. La notion de fertilité des sols n’est pas uniquement associée à l’érosion, mais aussi à un ensemble de paramètres tels que l’épuisement des sols, le changement climatique et autres.


Haïti est donc parmi les pays très vulnérables sur le plan environnemental, par rapport à sa position géographique. Dans un rapport d’étude, Word Report Risk de 2015, Haïti est classée parmi les 34 pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Ces effets sont entre autres les cyclones, inondations et la sécheresse. Ces événements naturels ont des répercussions très négatives sur la production agricole. L’accélération de la pénurie d'eau dans les exploitations agricoles est aussi l’une des conséquences du changement climatique. La production agricole locale est tributaire des eaux de pluies. Un haut risque est constitué pour le secteur agricole par rapport aux effets des changements climatiques. Les risques que constituent ces événements concernent tant la production végétale que la production animale.


Alors, sans maîtriser ces paramètres dans l'agriculture, même l'autosuffisance alimentaire devient un doute, malgré  des possibilités d'un scénario d’une exploitation de 1/5 des plaines du territoire serait envisagé, de manière rationnelle et intensive qu'elle soit avec des moyens technologiques et techniques avancés.


Conclusion

L’agriculture haïtienne est trop exposée aux phénomènes naturels et sociaux, est pris au piège des stratégies économiques mondiaux et est le reflet d’un retard criant de la société haïtienne. Dans des sociétés où le progrès humain est pris en compte, la réalité est tout à fait différente, eu égard à l’agriculture. C’est le cas de la société américaine. Il y a plus de deux siècles, faudrait-il quatre américains sur cinq qui travaillaient pour produire de la nourriture pour une famille de cinq personnes. En ce XXIème siècle, il suffit un agriculteur pour nourrir trois cents personnes, extrait du discours de Jim Jong Kim, président du groupe de la Banque Mondiale de l'époque, en préambule des réunions du printemps 2018. La société américaine a donc progressée. Contrairement à la société haïtienne, presque rien n’est évolué de manière positive en matière d’agriculture, particulièrement. Au contraire, un certain discours déconstructionniste a pris chair dans la société, peu de progrès, tout exploit en matière d'agriculture tourne vers un passé très lointain.

En terme de perspectives, deux modèles d’agriculture dans un même territoire est proposé, l'un complétera l’autre. Ainsi, faut-il un plan de développement agricole dans lequel 1/5 des plaines du pays et d’autres espaces qui présentent peu de contraintes soient exploités de manière intensive, alors que l’agriculture paysanne doit être maintenue dans les autres espaces qui présentent d’énormes contraintes.


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