Journée internationale de la femme rurale, une discrimination

 





Chaque année, une journée est consacrée aux femmes rurales dans plusieurs pays dans le monde dont Haïti, pourtant il n’existe pas de la femme rurale, mais la femme tout simplement. Cette démarche est exclusive. Cependant, je veux croire que l'exclusion est naturelle, car de même que le jour confirme l’existence de la nuit, le concept de femme rurale est connu qu’à partir de l’existence de celui de femme urbaine, vice et versa.

En effet le monde est bipolaire : c’est le principe même de l’équilibre. Ce principe trouve son fondement dans de modes de réflexions binaires, un ensemble de pensées qui oppose deux éléments distinctes. D'ailleurs, c'est la dichotomie de la pensée, elle est fondée sur des facteurs inhérents à l’homme, c’est-a-dire celui de  juger, de comparer. Pour cela, je pense que le jugement de valeurs est la base même de la création du journée internationale de la femme rurale.

De toutes les façons, la journée du 15 Octobre, journée consacrée aux femmes rurales par les Nations Unies, renforce la disparité qui existe entre des femmes dans de mêmes sociétés. En ce sens, l'approche des Nations-Unies sur  les femmes est réductrice et discriminatoire.

À l’origine, les notions de campagnes  et de villes n’étaient pas si évidentes, et l’espace géographique ne déterminait pas l’identité sociale de l’individu. C’est surtout avec de l’évolution, le phénomène de la répartition géographique, l’aménagement des espaces et des faiblesses structurelles des parties des territoires contribueront, en partie, à la détermination de l’identité sociale de l’individu. Et, depuis lors, particulièrement dans des pays sous-développés, le lieu de naissance de l'individu devient un facteur de discrimination, faute de développement. En même temps, l'individu subit une injustice par rapport au reste de la société. Néanmoins, le rural et l'urbain sont le fruit de l'évolution, donc ils sont les créations de l'homme. En conséquence, les femmes rurales sont les produits de la création de l'homme.

Pour moi, l’idée de célébrer la journée internationale de la femme rurale n'apporte rien de positif à cette catégorie. Car, cette démarche ne change rien dans la vie des femmes rurales. Au contraire, elle cristallise la discrimination négative qui existe entre les femmes de la ville et les femmes rurales.

Les vrais critères pour lesquels les femmes rurales se distinguent des femmes urbaines, ils sont fondés  sur des facteurs d'exploitation, sociaux, géographiques et culturels. Ils sont tous des facteurs qui diminuent les femmes rurales sur le plan social, économique et morale.

Par exemple, l'un des prétextes pris pour honorer les femmes rurales, ce sont les difficiles conditions de leurs évolutions. On dit qu’en dépit de ces difficiles conditions, elles résistent, elles nourrissent la population villageoise et supportent l'économie rurale, donc elles sont laborieuses. En revanche, en Haïti les « des bands » chantent « Si nan mòn pa voye lavil pa manje », mais cela n'a pas empêché que les femmes rurales n'ont pas toujours accès aux soins de santé, à l'eau potable, à l'éducation ou autres.

Par conséquent, cette journée célébrée montre que les femmes rurales sont faibles par rapport aux femmes urbaines. Donc, semblerait-il que la répartition géographique détermine la force ou la faiblesse des individus. Pensez-vous, dans l’imaginaire de la société, qu’une femme cultivatrice est plus importante qu’une femme urbaine détentrice d’un doctorat, malgré l’éloge faites pour des femmes rurales ?  Je pense que non. Cependant, on a consacré une journée pour honorer les femmes rurales, celles qui cultivent la terre, et on n'a jamais créé une journée pour les femmes urbaines ; c’est de la foutaise.

Ainsi, pour moi, honorer les femmes de campagnes sous prétexte de leur sens de combativité, il est démagogique et terrifiant. Car le combat, c’est surtout par rapport aux difficiles conditions de vie et aux difficiles accès aux services de bases. Est-ce que les Nations-Unies ont institué une journée de réflexion à l’amélioration des conditions de vie de la femme au lieu de cristalliser les femmes rurales  à travers une journée ? Je crois que non.

Ce serait plus noble de lutter pour le principe de l’égalité dans les sociétés, c’est-a-dire éliminer ou diminuer les barrières culturelles, géographiques et les disparités à l’intérieur des sociétés au lieu d’honorer les femmes rurales pour leur sacrifice. Certains de ces sacrifices sont du à l’existence des barrières socioculturelles, structurelles et géographiques. Si on parvient à diminuer ces barrières, quelque soit la localisation géographique et la culture d’une femme, elle aura les mêmes accès de base et les mêmes conditions de vies qu'aux autres femmes. Je pense qu’il est nécessaire d’unifier les femmes à travers leur condition de vies. Ainsi, la culture ou la localisation géographique d’une femme ne lui rendrait pas inférieur par rapport à une autre catégorie de femme. Et donc, on n’aura pas à consacrer une journée de compensation à une catégorie de femme.

En somme, célébrer la journée internationale de la femme rurale est mauvaise. Car, cette journée continue à diminuer la femme en la divisant en femme de la campagne et femme de la ville. De préférence, il faudrait diminuer les écarts existants entre la femme rurale et la femme urbaine pour unifier les femmes.


Lopkendy JACOB

Lopkendyjacobrne@gmail.com

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